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Joueur indoor vs joueur outdoor, quelle différence ?

Photo du rédacteur: gauthier gauthier

Alors que la Coupe du Monde de hockey indoor débute à Porec en Croatie, les Red Lions indoor belges s'apprêtent à défier les meilleures nations. Mais qu’est-ce qui distingue vraiment un joueur de hockey indoor d’un spécialiste outdoor ? Rencontre avec Gaetan Dyckmans et Philippe Simar, deux cadres de l’équipe nationale, pour découvrir les rouages de cette discipline particulière.



© Laurent Faucon photography
© Laurent Faucon photography

Deux disciplines, deux mondes

Pour Gaetan Dyckmans, élu meilleur joueur du championnat indoor 2024/2025, la salle est un autre univers. En outdoor avec le Waterloo Ducks et en indoor avec le White Star, il mesure parfaitement la différence entre ces deux pratiques. « Le terrain est plus restreint, les règles sont spécifiques, et la technique doit s’adapter », explique-t-il. En salle, pas de balle levée ni de sorties latérales : les bandes deviennent des alliées stratégiques qui influencent le jeu de manière décisive.


La posture défensive est un autre aspect essentiel. « La position défensive doit être irréprochable pour être un atout tactique », insiste Dyckmans. Une erreur en salle se paie cash, car l’espace limité réduit les marges de correction. Là où l’outdoor permet un repositionnement plus souple, l’indoor demande une discipline et une rigueur accrues dans chaque intervention.


La technique et le temps : des clés pour l’excellence

En outdoor, la balle peut monter, permettant aux joueurs de recourir au jeu en "3D", en passant au-dessus des sticks ou en utilisant des gestes aériens pour se sortir d'une impasse. En indoor, c'est impossible : la balle ne pouvant pas quitter le sol, les joueurs doivent compenser autrement. Plus de maîtrise technique, un meilleur usage du corps, l'exploitation des bandes, une vitesse de jeu accrue et un jeu plus collectif deviennent les clés pour réussir. Les règles spécifiques de l'indoor modifient donc en profondeur l'approche du jeu et obligent les joueurs à repenser entièrement leur manière de jouer.


L’indoor requiert une précision technique extrême et une gestion du corps particulièrement fine. « Protéger la balle avec son pied droit, se positionner pour bloquer l’adversaire sans commettre de faute, ce sont des réflexes essentiels », détaille Dyckmans. La relation avec les bandes joue également un rôle crucial : bien les exploiter permet d’ouvrir des angles de passes et de se sortir de situations délicates.


Philippe Simar, capitaine des Indoor Red Lions, quadruple champion de Belgique en salle avec le Léopold et joueur en outdoor avec l'Orée, dirige également une académie spécialisée dans le hockey indoor où il organise des stages pour les jeunes talents. Il souligne une autre grande différence : la vitesse d'exécution. « Le terrain réduit augmente la pression de l’adversaire. Il faut lire le jeu en permanence, prendre des décisions en une fraction de seconde et exécuter ses mouvements à la perfection », explique-t-il. Cette rapidité ne s’acquiert qu’avec un entraînement intensif et une pratique continue, ce qui est un défi supplémentaire pour des joueurs déjà engagés dans une saison outdoor exigeante.


Le modèle allemand : une source d'inspiration

Les équipes allemandes et autrichiennes dominent la discipline, et pour cause : leur défense est presque impénétrable. « Ils sont incroyablement disciplinés et patients dans la récupération de balle », analyse Dyckmans. Plutôt que de chercher le dribble ou l’action individuelle, ils privilégient une organisation collective stricte et des attaques placées méticuleusement.


Le jeu allemand repose sur une intelligence collective impressionnante. Chaque joueur accepte de se fondre dans le collectif, ce qui les rend redoutables. Cette approche, combinée à une rigueur défensive extrême et un pressing incessant, constitue leur marque de fabrique et explique leur suprématie en indoor.


Indoor ou outdoor, faut-il choisir ?

Alors que la Coupe du Monde bat son plein, une question se pose : peut-on véritablement exceller dans les deux disciplines ou faut-il se spécialiser ? Les différences techniques, tactiques et physiques sont telles que certains joueurs choisissent de se consacrer entièrement à l’indoor. Pour Dyckmans et Simar, le hockey en salle n’est pas qu’un complément : c’est une discipline à part entière qui mérite un engagement spécifique.


Avec l’évolution du hockey indoor et la professionnalisation croissante de la discipline, la Belgique pourrait-elle voir émerger une génération de joueurs exclusivement tournés vers cette spécialité ? L’investissement des clubs et des académies sera sans doute déterminant pour dessiner l’avenir du hockey indoor belge.

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