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U19… et après ? L’ombre d’un drop-out.

Dernière mise à jour : 16 déc. 2024

Le hockey belge séduit de nombreux jeunes qui, depuis leur enfance, évoluent dans les catégories juniors. Mais au seuil de l’âge adulte, alors qu’études, ambitions et différences d’âge s’invitent dans les vestiaires, les places se font rares. Alors que la fédération tente d’innover, les jeunes, eux, délaissent les terrains. Des U19 aux équipes adultes : un parcours exigeant et limité

Depuis plusieurs années, le hockey en Belgique connaît un véritable essor, attirant une nouvelle génération de jeunes joueurs. Souvent initiés dès l’enfance dans des clubs animés par des bénévoles dévoués, ces jeunes bénéficient d’un encadrement rigoureux et formateur jusqu’en U19. C’est ici que le sport atteint une certaine intensité : nombreux sont les joueurs motivés qui espèrent franchir le cap vers les équipes adultes et, pour les plus talentueux, intégrer le noyau de l’équipe première, ou parfois la réserve en Open League. 


Mais cette progression n’est pas sans défis. Contrairement aux catégories de jeunes, où l’âge impose une rotation régulière, le noyau adulte ne connaît pas de « date de péremption ». Une fois intégré, un joueur peut y rester de nombreuses années, voire une décennie. Ce manque de roulement limite considérablement les opportunités pour les jeunes, rendant cette transition complexe, voire décourageante.


L’écart générationnel : entre études, soirées et responsabilités d’adulte

À cette rareté des places s’ajoute un autre écueil : la confrontation entre les priorités des jeunes et celles de leurs aînés. Dès l’entrée dans le supérieur, entre cours, blocus et soirées étudiantes, les jeunes adultes peinent à concilier études et compétitions régulières. Ils partagent désormais les vestiaires avec des coéquipiers de près de 30 ans, déjà établis dans leur vie professionnelle et personnelle, souvent mariés, parfois parents. Cette différence de mode de vie, particulièrement marquée en équipes dames, creuse un fossé générationnel difficile à combler.


Face à cette incompatibilité d’aspirations et de rythme de vie, certains jeunes se détournent du hockey. Comme l’explique le père d’un jeune joueur, son fils et plusieurs de ses coéquipiers ont fini par arrêter le sport, ne se voyant pas évoluer aux côtés de trentenaires en Fun League, faute de places disponibles en Open League. Ce phénomène n’est pas isolé : le taux de drop-out, soit le pourcentage de jeunes abandonnant le hockey, est l’un des plus élevés dans le paysage sportif belge.


Des solutions proposées, mais sans succès

Pourtant, des pistes ont été étudiées. La Fédération belge de hockey, consciente de cette problématique, a proposé des solutions pour fidéliser ces jeunes joueurs, en envisageant la création de nouvelles catégories comme une « College League », ou des divisions U23 et U25. Ces initiatives auraient permis aux jeunes adultes de trouver leur place dans des équipes mieux adaptées à leur mode de vie. Cependant, l’année dernière, ces propositions ont été rejetées par la majorité des clubs, malgré l’intérêt manifeste de certains pour ces alternatives.


Aujourd’hui, pour retenir les jeunes sur les terrains, le soutien des parents pourrait s’avérer décisif. Il est possible ou probable que le refus des clubs soit lié à la non-information des parents sur l’existence de ces propositions et alternatives. Une College League ou une catégorie U23 créerait un environnement où les jeunes adultes partageraient des valeurs et un style de vie communs, permettant à tous de continuer l’aventure dans des conditions idéales.


Les jeunes joueurs de hockey de demain méritent d’évoluer dans des équipes adaptées à leurs ambitions et leur mode de vie. Ensemble, parents, clubs et fédération peuvent trouver la solution pour que les futurs talents belges continuent de briller et d’inspirer la prochaine génération.

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