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Un nouveau départ pour les Red Panthers

  • Photo du rédacteur: Loïc
    Loïc
  • 24 mars
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 mai

Une semaine après la reprise du championnat outdoor, les Red Panthers ont retrouvé le Centre d’Excellence de Wilrijk. Si les séances d’entraînement des équipes nationales sont une habitude ici, celle-ci avait une saveur particulière. En effet, Rein Van Eijk dirigeait son premier entraînement en Belgique en tant que coach principal des Red Panthers. Pour marquer l’événement, la fédération avait convié la presse à une séance ouverte, suivie d’une conférence durant laquelle le nouveau sélectionneur a présenté sa vision et ses ambitions pour l’équipe nationale.


Ce premier contact avec les médias belges a permis d’esquisser les grandes lignes de son projet : un hockey plus offensif, une approche plus dynamique, tout en préservant le socle défensif mis en place par son prédécesseur. Une volonté qui semble en phase avec les attentes du groupe, à en croire les premières impressions d’Ambre Ballenghien, avec qui nous avons pu échanger après la séance.

 

Quelles sont ses ambitions avec le groupe ? Quelle direction veut-il donner aux Red Panthers ? Voici ce qu’il faut retenir de cette journée.

 



Un projet construit sur la continuité et l’évolution

 

Dès ses premières interventions, Rein Van Eijk a insisté sur la nécessité d’adapter son approche à la culture belge tout en insufflant une nouvelle dynamique. Conscient de l’environnement bilingue dans lequel évoluent les Red Panthers, il a exprimé sa volonté d’apprendre le français afin de mieux interagir avec son groupe. Mais au-delà des langues, son message est clair : il veut placer les joueuses au centre du projet et les rendre pleinement actrices du jeu.

 

« Nous pouvons être une équipe performante. C'est une période excitante, car nous sommes à un moment où nous pouvons franchir un nouveau cap."

 

Van Eijk veut exploiter le socle défensif solide mis en place par son prédécesseur tout en développant une approche plus offensive. Son objectif est d’amener les Red Panthers à mieux exploiter la possession de balle et à multiplier les solutions en attaque.




 

Une équipe défensivement solide, mais en quête d’un jeu plus offensif

 

Van Eijk reconnaît que l’équipe possède déjà une base défensive exceptionnelle.

 

« Défensivement, nous sommes l’une des meilleures équipes au monde. Notre style de jeu est redoutablement efficace pour empêcher l’adversaire de marquer.»

 

Mais pour lui, l’ambition ne doit pas s’arrêter là :

 

« Nous voulons trouver d’autres manières de gagner. Pas seulement en défendant bien, mais en prenant le contrôle du jeu, avec la balle.»

 

Cette volonté d’un jeu plus porté vers l’avant s’est confirmée dès les premières séances d’entraînement avec des exercices qui prônaient un jeu plus construit qui passait par les flancs notamment. Ambre Ballenghien, attaquante phare de l’équipe, salue cette approche quand on lui demande si une approche plus offensive est plus motivante :

 

« Oui, c’est sûr. Surtout dans les matchs internationaux. Parfois, il y a des matchs où tu ne touches pas beaucoup de balles en jouant devant, surtout quand on a un style parfois un peu plus défensif. Il n’y a rien de plus chouette que d’avoir des balles devant, plus d’opportunités de marquer, se sentir plus impliqué dans le jeu. »

 

Mais cette évolution ne se fait pas sans concertation. Dès son arrivée, Van Eijk a impliqué les joueuses dans le processus de réflexion. Il leur a demandé le travail réalisé dans le passé, d’identifier les forces et faiblesses du groupe, et de définir ensemble les axes de progression.

 

« Ce n’est pas seulement le coach qui dicte sa tactique. Nous sommes impliquées dans les discussions et dans la construction du jeu », précise Ballenghien.

 



Créer un collectif plus fort et gérer la compétition interne

 

L’un des axes majeurs du projet de Van Eijk est la construction d’un groupe soudé et solidaire. Il insiste sur la nécessité de mettre en place une véritable cohésion, que ce soit sur ou en dehors du terrain. Pour lui, la réussite ne repose pas uniquement sur la qualité individuelle, mais sur la force du collectif.

 

« Nous ne parlons pas du super-pouvoir des joueuses, mais de celui de l’équipe. En dehors du terrain, tout le monde est égal.»

 

Van Eijk insiste sur l'importance de cet équilibre, où les statuts s'effacent au profit d'une dynamique collective forte. Il met en place des espaces de dialogue où les joueuses sont encouragées à communiquer librement, ce qui renforce la cohésion et la compréhension mutuelle au sein du groupe.

 

Mais cela ne se fait pas sans compétition. Si la taille de la Belgique permet au groupe de se réunir fréquemment et offre un avantage considérable pour la préparation des tournois, la dynamique de l’équipe nationale diffère fondamentalement de celle d’un club. Le collectif est soudé, mais la concurrence est omniprésente, chaque joueuse devant constamment prouver sa valeur.

 



Ambre souligne cette différence essentielle :

 

« Je pense qu’un des gros avantages qu’on a, c’est de se voir énormément. On se voit presque plus qu’avec nos coéquipiers de club. Pour travailler des automatismes et développer ce qu’on veut construire, c’est un vrai avantage. Mais la différence majeure avec un club, c’est qu’ici, il y a la pression de la sélection. En club, tes coéquipières sont juste tes coéquipières. Ici, tu joues aussi contre elles pour ta place. »

 

Mais pour Rein, cela fait partie du job. Il ne cherche pas à minimiser la pression liée à la sélection, mais à en faire un moteur de progression pour l’ensemble du groupe.

 

« Je pense que cela commence par la clarté et la compréhension. Il ne faut pas enjoliver les choses. Il faut être aussi ouvert, honnête, clair et transparent que possible. Oui, il y a de la concurrence, dès l’instant où vous rejoignez cette équipe. Vous acceptez aussi le risque de ne pas être sélectionnée pour un tournoi.»

 

Selon lui, il est crucial d’être honnête avec les joueuses quant aux choix effectués, tout en leur permettant d’exprimer leurs ressentis.



 

Gérer l'intégration des jeunes joueuses

 

L’expérience est un atout, mais pour Van Eijk, elle ne doit pas être un critère absolu de sélection. Il prône une approche pragmatique où la performance prime sur le nombre de matchs disputés.

« L'expérience, ce n'est qu'un chiffre : le nombre de matchs disputés et les situations vécues. Cela ne définit pas la performance. Si une jeune joueuse est meilleure, alors elle joue.»

 

Mais intégrer de jeunes talents dans un groupe où des cadres sont installées demande une gestion fine des attentes et des ambitions. Van Eijk met en avant un paradoxe intéressant :

 

« On dit souvent que les jeunes manquent de patience, mais en réalité, ce sont les joueuses plus expérimentées qui en ont le moins, car elles savent qu'elles n'ont plus le temps.»

 

Il s’agit donc d’un équilibre à trouver, en fixant des objectifs clairs pour chaque génération de joueuses et en instaurant un dialogue constant pour maintenir l’implication de toutes.

 



Un cap fixé sur les grandes compétitions

 

Les Red Panthers ont obtenu d’excellents résultats ces dernières semaines en Argentine pour les débuts de Van Eijk.

 

«Nous avons obtenu d'excellents résultats ces dernières semaines, nos premiers moments ensemble en tant qu'équipe. Nous avons remporté 10 points et surpris tous nos adversaires. Nous avons aussi eu un peu de chance, soyons réalistes ; nous n'étions pas aussi solides défensivement que je l'aimerais. La structure était déjà en place, mais nous devions apprendre à nous connaître.»

 

Avec une équipe expérimentée et une approche ambitieuse, Van Eijk veut amener les Red Panthers vers une médaille lors des prochaines grandes compétitions.

 

« Nous voulons être la meilleure équipe possible. Nous pouvons progresser et nous voulons une médaille lors du prochain tournoi mondial.»

 

Et c'est sur ces ambitions que se sont refermées les portes du Centre d'Excellence, après une journée intense pour Rein Van Eijk, les joueuses, le staff et les membres de la fédération. Un premier chapitre chargé en promesses pour l'avenir des Red Panthers.

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