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Champagne, les Gents!

Photo du rédacteur: GRGTGRGT

Cette division fête cette année ses 20 ans d’existence L’occasion de constater tout le chemin parcouru au cours de ces deux décennies. Le temps où les Gents sabraient le champagne à la mi-temps semble révolu. Mais est-ce pour un mieux?


Le padel, talon d’Achille de la division gents.


Avec l'étiquette de «nouvelle division» qui lui colle encore à la peau, on oublie parfois que les Gents sont nés il y a 20 ans, en 2004. Mis en place pour permettre aux joueurs de plus de 35 ans d'évoluer dans un format moins physique et, surtout, pour favoriser la camaraderie et le plaisir de jouer, la division «gentlemen» a très vite connu un succès significatif, attirant de nombreux joueurs. Au point de devenir un élément essentiel du paysage hockey. Entre 2006 et 2019, l'augmentation du nombre de hockeyeurs adultes a même été significativement plus importante que celle des jeunes.


Incubateur de projets hockey

La division Gents a très rapidement été prise d’assaut par des papas de joueurs, désireux de pratiquer le même sport que leur progéniture, mais n’ayant pas vraiment la possibilité ou la volonté d’intégrer une équipe «du dimanche matin». Difficile de débarquer dans un groupe quand on n'a jamais joué, d'autant plus si le groupe ne s’entraîne pas, comme c’est le cas de bon nombre d’équipes vétérans, ou «Masters», comme on dit aujourd’hui.


La gents est donc devenue la formation refuge de joueurs novices de plus de 35 ans officiant pour le simple plaisir de jouer. Pas besoin d’arbitres, le fair-play est de mise. Pas d’avantage non plus, on s’arrête à chaque faute, d’où l’expression consacrée aujourd'hui: «y a pas d’avantage en gents!». Comme l’ambiance est bon enfant et qu’on est là pour prendre du plaisir, entre les deux matchs de 30 minutes, on sort les coupes de champagne et on trinque ensemble à la santé de notre beau sport. Après les rencontres et la douche, il est de coutume de rester manger un bout en équipe, ce qui n’est pas pour déplaire aux responsables des clubs-houses qui voient là une belle opportunité de faire tourner les cuisines en dehors des week-ends.   


Cette ambiance de match d’entraînement a commencé à faire fureur et de nombreux joueurs aguerris sont venus grossir les rangs des équipes gents. Certains clubs sont montés jusqu’à 5 ou 6 équipes, la division s’est étendue à l’indoor, permettant à certains clubs de mieux amortir financièrement le coût exorbitant de la salle temporaire d’hiver.


Cet apport de nouvelles têtes et de nouveaux esprits dans le hockey a insufflé un mindset entrepreneurial permettant bon nombre d’initiatives sur et en dehors du terrain.


L’esprit de compétition se fraie un chemin

Pourtant, d’après plusieurs observateurs et joueurs, cette belle envolée semble se calmer. Les organisateurs de la «Ligue d’Arsène», qui en est à sa 10ème édition et se répartit aujourd’hui sur 2 divisions et au moins 4 clubs, rassemblant près d’une centaine d’équipes, constate un tassement. «C’est la première fois qu’on voit des équipes entières «scratcher», confirme Olivier Nailis. Pourtant cela n’a rien d’étonnant». En effet, les équipes des débuts ont aujourd’hui 15 ans ou plus de hockey dans les pattes et les débutants ne peuvent et ne veulent plus être appelés «débutants». Quand on joue depuis 15 ans avec la même équipe, on se prend au jeu et, comme n’importe qui, on se fixe des challenges. L’esprit de compétition s’est donc frayé un chemin dans la division, tout comme le besoin d’arbitrage. Exit le champagne, bonjour la boisson énergisante. D’abord le match. La troisième mi-temps, ce sera après. Pour preuve, les règles ont changé: les lundis, ce ne sont plus deux matchs de 30 minutes, mais bien une rencontre en deux mi-temps d'une demi-heure chacune.


Conséquences, on dénombre aussi plus d’équipes qui jouent «la gagne», et davantage de joueurs aguerris. Mais le calendrier étant ce qu’il est avec les vacances du nord et du sud, le nombre de matchs a chuté et on joue maintenant parfois jusque fin juin. Bref, le gents ont faim de hockey, et certains décrochent à cause de cette ambiance... pas si «gentlemen».


Olivier le constate également au sein de la ligue et a dû adapter son format. Dès qu'une équipe compte au moins un «habitué» du hockey, celle-ci devra évoluer dans une catégorie dite «experte». Même dans ce tournoi qui n’a d’autre but que de prolonger la saison hockey de 4 ou 5 journées, l’esprit de compétition pousse certaines équipes à aligner des «bons» pour faire la différence. Et cela en fait fuir d’autres.


Puis vint le padel!

Où vont-ils? Comme dans la plupart des pays européens, le padel est LE sport en croissance chez les plus de 35 ans en Belgique. Ludique, très accessible, social, interactif et à l’apprentissage ultra rapide, le padel explose littéralement depuis quelques années. Bombe atomique balayant tout sur son passage, il aspire des groupes entiers qui remplacent un rendez-vous par un autre, parfois sans avoir à bouger de lieu. Douze joueurs, trois terrains, 1 heure 30 de jeu, au Racing, Gantoise ou Léo. Rendez-vous lundi à 20h en short comme d’habitude, et au bar à 22h30… Finalement, il n’y a presque rien qui change, sauf le matériel.



Et encore... Y voyant une belle opportunité, des marques de hockey comme Osaka, Yeko et d’autres commencent à proposer des raquettes et des vêtements de padel.


Les tournois et événements «corporate» de padel se multiplient et font de l’ombre à l’extraordinaire succès du... «Hockey Corporate».


Si, contrairement à ce que chantaient les Buggles, la vidéo n’a pas «killé» la radio star, espérons que le padel n’aura pas la peau des fier·e·s gentlemen et ladies du hockey belge.

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