Les Jeux Olympiques sont terminés, et chez Backstick nous nous sommes demandés ce qui avait manqué à nos Red Lions.
Parce qu’il faut bien l’avouer, en se mettant devant l’écran à l’entame de Belgique - Espagne, la question de la défaite n’était pas particulièrement à l’ordre du jour.
Une statistique constate un fait, mais elle permet également des réflexions

Les années passant, les succès de nos Red sont devenus légions et notre cœur battant à l’unisson avec ces victoires historiques. Ils ont enflammé nos âmes de supporters, réveillés notre fierté d’être Belge, et nous ont donné l’impression de vivre ces moments comme si quelque part, c’étaient un peu les nôtres.
Alors, évidemment les mauvaises langues étaleront toutes sortes d’inepties se basant sur à peu près rien et certains seront même capables de critiquer, condamner et cracher sur ceux qu’ils ont adorés peu de temps avant.
Laissons donc ces dérives là où elles doivent être, c'est-à-dire au comptoir d’un café, où au fond d’une poubelle.
Il ne faudra jamais oublier ce que ces joueurs nous ont apporté. Ce qu’ils ont réalisé, et la joie qu’ils nous ont procurée.
Ceci étant dit, en nous plongeant dans les statistiques des matchs de poule et du quart de finale, quelques chiffres sautent au yeux.
Le pourcentage de réussite de tir au but donnant un goal.
BEL-AUS 37% 4/9 PC 2/7 Tir dans le jeu
BEL-IRL 11% 1/8 PC 1/9 Tir dans le jeu
BEL-NZL 13% 1/3 PC 1/12 Tir dans le jeu
BEL-IND 14% 1/11 PC 1/3 Tir dans le jeu
BEL-ARG 16% 2/6 PC 1/13 Tir dans le jeu
BEL-ESP 15% 1/5 PC 1/8 Tir dans le jeu

Nos amis bataves ont, mis à part leur défaite face à l’Allemagne en poule, aligné des pourcentages allant pour le plus bas de 15%, puis de 20, 26, 31 jusqu’à 36% face à l’Espagne, avant de retomber à 14% en finale les menant aux shoot-out.
“..., mais le hockey ne se résume pas uniquement au pénalty corner, et on l’a peut-être oublié.”
Evidemment, c’est bien connu les chiffres ont peut tout leur faire dire. Néanmoins, avec un peu d’honnêteté intellectuelle on peut constater que le taux de réussite des PC’s est assez faible. Pourtant avec Alexander Hendrickx à la manoeuvre, les Red Lions pouvaient compter sur un taux de réussite plus élevé.
“Alors quoi ? Alexander n’est plus à la hauteur ?” c’est typiquement le genre de phrase que l’on pourrait entendre.
Evidemment il n’est plus un fringant jeune homme de 20 ans, c’est sûr. Mais aurait-il perdu sa technique, son coup d'œil, et sa puissance tout d’un coup?
Pas vraiment sûr.
Les PC’s ok, c’est important, mais le hockey ne se résume pas uniquement au pénalty corner, et on l’a peut-être oublié. Depuis une vingtaine d’années, la stratégie du but s’est orientée de manière obsédante vers la phase arrêtée comme s’il s’agissait d’un joker. Peu à peu, le créatif reculant pour laisser de la place à la minutieuse répétition digne d’une horlogerie helvétique. Tic-Tac, tic-tac, le temps passe et tant que cela fonctionne, il n’y a pas de raisons de changer. La mécanique ne s’est certainement pas grippée mais notre époque à aussi permis d’un point de vue technologique d’enregistrer et visionner toutes les phases de jeu en question. Mettant à mal, la répétition des gestes désormais connus de l’adversaire et permettant la parade adéquate.
Depuis presque 10 ans, les Red Lions ont tout gagné et ont dominé le hockey mondial. Ils ont été vu, filmé, analysé encore et encore, jusqu’à ce que leurs adversaires connaissent le moindre détail de leur jeu collectif et individuel.
Evidemment pour nous petits belges, cette culture de la gagne et ce statut de “Bête” à abattre, c’est nouveau. Avec une cible pareille dans le dos, peut-être avons-nous manqué de renouvellement, de créativité, et que le déjà vu, déjà fait, ne suffit plus.
Tout cela n’est évidemment que supposition, et d’un point de vue statistique il est impossible de quantifier le créatif. Pourtant, ce dernier est synonyme de surprise, d’instinct, de spectacle et de beau jeu. N’est-ce pas aussi ce qui nous fait vibrer dans le hockey ?
Finalement les Red Lions n’ont perdu qu’un seul match, pas le bon c’est sûr, mais en tout cas chez Backstick, on ne leur en veut pas. Avec tout ce qu’ils nous ont apporté comme bonheur depuis des années, ils sont et resteront des champions.
Maintenant que le statut est acquis, et qu’il faut le garder, apprenons de nos erreurs. On aura encore de belles surprises à l’avenir.
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