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G-Force, la Gantoise en est bleu

  • Photo du rédacteur: gauthier
    gauthier
  • 17 mars
  • 3 min de lecture

Le hockey verrait-il naître les prémices de clubs de supporters? Baptisé G-Force, celui de la Gantoise s’est déjà forgé une solide réputation. Mais peut-on lui attribuer une partie de la victoire de son équipe?


C’est prouvé, les supporters ont une influence sur un match.


La Gantoise G-Force

A l’instar des Union Boys de Saint-Gilles, de la Mauves Army d’Anderlecht ou de la Blue Army de Bruges, verrait-on le hockey se doter progressivement de groupes de supporters accompagnant l’équipe fanion en chants et en couleurs?

 

Les 11 et 12 mai la saison dernière avaient lieu les finales des playoffs où se sont affrontés le Waterloo Ducks et la Gantoise en messieurs, et La Gantoise et le Braxgata en dames. Dans les deux catégories, ce sont les Buffalo de Gand qui ont remporté le trophée suprême du hockey belge. Celui qui est aujourd’hui le plus grand club de Belgique a été sacré champion pour la deuxième année consécutive en messieurs, et pour la quatrième saison en dames. Et la Gantoise est actuellement deuxième du classement en messieurs et en tête chez les dames.


Et quelle ambiance dans les tribunes! Difficile de zapper cette marée bleu clair aux chants bien affûtés, drapeaux bariolés et tambours battants. Ceux qui ne sautent pas, on vous l'assure, ne sont pas Gantois. Son nom? La G-Force. Née en 2021, à l’initiative de deux membres du club, Alexander Saverys (Vice-Président du conseil d’administration) et Pieter Delbaere, cette force gantoise sévit depuis dans les gradins et accompagne les joueurs dans tous leurs déplacements. Ils étaient 650 lors de la finale la saison dernière, sont habituellement 250 pour les rencontres jouées à domicile, et une petite centaine lors des matchs à l’extérieure.


Chants, mascotte et fumigènes

Et pourtant, de l’avis des deux créateurs, le club revient de loin. La lente professionnalisation du hockey avait petit à petit grignoté l’intérêt des supporters et leur présence aux matchs, dont le niveau ne cessait en revanche de s’améliorer. Un noyau dur a alors décidé de relancer l’enthousiasme pour ce club qui compte aujourd'hui plus de 2.000 membres, cinq terrains de hockey et huit de padel. Logos, mascotte, fumigènes, chansons martelées et ambiance caliente, la sauce bleue et blanche est montée et le flambeau a maintenant été repris par les jeunes du club. Mais les supporters ont-ils vraiment joué un rôle dans les victoires de 2023 et 2024?


Pour répondre à cette question, nous sommes allés voir du côté du football anglais, dans lequel l’impact des supporters a été scientifiquement démontré, et de plusieurs manières.


Une étude du Journal of Sports Sciences démontre l’avantage pour un club de jouer «à domicile». On apprend ainsi qu’une équipe de football remporte en moyenne 60% des matchs joués sur son terrain, contre 30% à l’extérieur, le reste se soldant par un match nul. De quoi prouver l’influence des supporters locaux sur le résultat?  La période du COVID et les matchs joués à huis clos ont offert une belle opportunité de vérifier ce lien de cause à effet. L’analyse des résultats de matchs sans spectateurs est en effet sans appel.  L’avantage à domicile avait considérablement chuté!



Plus intéressant, encore. Une autre étude de la même revue a également mesuré le poids des fans sur les décisions arbitrales. Et celle-ci a prouvé que les arbitres étaient plus susceptibles de prendre des décisions favorables à l’équipe à domicile en raison de la pression de la foule.


Enfin, l’université de Wolverhampton a montré que le soutien des supporters peut avoir un effet psychologique sur les joueurs, augmenter leur motivation et leurs performances. Tandis que les équipes adverses ressentent une pression accrue, avec un effet négatif sur leur jeu.


La force du 12ème joueur

La magie bleue a-t-elle réellement opéré durant les demi-finales et la finale? Difficile à dire. Si l’on s’appuie sur les résultats de la Gantoise pendant la saison régulière (2023-2024), on ne peut que constater des scores en dents de scie. Partages contre le Léo et le Braxgata, défaites contre le Dragons et le Waterloo Ducks, victoires écrasantes face au Victory et à Uccle Sport. Impossible de dégager une constante, tant à domicile qu’à l’extérieur.



Mais c’est dans les moments-clés que les indiens gantois se sont imposés, et même en terre uccloise. Jusque-là, le Léo n’avait pas perdu un seul match à domicile de toute la saison, ne concédant que deux nuls en 11 rencontres jouées avenue Dupuich. Le 2-3 arraché au Royal, puis le cinglant 7-1 infligé le 11 mai aux canards de Waterloo - qui avaient pourtant remporté les deux matchs précédents -, finissent de questionner l’impact de la Force-Gantoise.


Depuis 2021, année de la création de la G-Force, la Gantoise s'est enrichie de quatre titres de championnes en dames, deux de champions et un de vice-champions en messieurs. Mais qui pourra donc arrêter ce troupeau de bisons bleus? Verra-t-on naître d’autres initiatives du genre afin de contrer la vague de gantois, et enflammer les matchs avec le même succès?



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