L'ANALYSE : Gantoise vs WatDucks
- Loïc
- 20 mai
- 4 min de lecture
Les deux équipes s’étaient quittées sur un score de 2-2 au terme de la manche aller, disputée sur le terrain du Watducks, dans ce remake de la finale de la saison dernière. La Gantoise avait pu, comme souvent, s’appuyer sur son buteur Hendrickx et sur son ailier électrique Guillaume Hellin. Le Wat, de son côté, avait répondu grâce à un doublé de Domene qui permettait aux Brabançons d’aborder le match retour avec l’espoir d’un exploit. C’est donc sur le terrain gantois que tout allait se décider, dans un contexte tendu, pesant, à la hauteur des ambitions des deux camps.


On sentait dès les premières secondes que la rencontre allait se jouer dans les détails, dans les équilibres fragiles, dans ces moments où il ne faut ni forcer, ni se faire surprendre. Les deux équipes se connaissent, et elles se ressemblent : une structure claire, des phases de pressing hautes bien établies, une volonté commune de contrôler plutôt que de subir. Et dans les quinze premières minutes, c’est cette gestion prudente qui domine. La balle circule longtemps, les blocs restent compacts.
Chacun prend la mesure du terrain, du rythme de l’autre. Côté gantois, on retrouve ce schéma habituel de pressing où deux attaquants scindent le terrain en deux, épaulés par des ailiers qui verrouillent les couloirs. La pression se referme alors comme un couvercle en L, haut sur le terrain, avec l’objectif clair de neutraliser toute sortie longue. Hendrickx, en sentinelle basse, comble les brèches et coupe les lignes, notamment pour couvrir les potentiels flics de Willems.

Le Wat, lui, adopte un autre format, mais tout aussi ambitieux : une ligne de trois qui n’attend qu’une passe pour jaillir, forçant la Gantoise à jouer sur les côtés. Wegnez monte d’un cran pour verrouiller l’axe, pendant que les milieux jaillissent sur les ailes pour ralentir la progression et permettre au bloc de se resserrer.

Mais dans ce duel d’anticipations, c’est la Gantoise qui va frapper la première, deux minutes avant la fin du premier quart. Une balle bien envoyée à l’entrée du cercle, une défense du Wat qui se jette un peu trop vite, et l’attaquant gantois en profite pour glisser la balle sur le pied du défenseur. Le PC est logique. Hendrickx s’avance, la phase est mal exécutée, mais il parvient à rse retourner, et déclencher une frappe en revers. Elle est peu académique, mais suffisante pour forcer Simon Vandenbroucke à se retourner pour la première fois de la rencontre. La Gantoise mène 1-0.


Le deuxième quart repart sur le même tempo. La Gantoise, désormais devant au score, accepte de ne presque plus toucher la balle. Elle recule sans se désorganiser et laisse au Wat le soin de prendre les initiatives, de dribbler, contourner, insister. Mais rien ne passe. Le bloc bleu et blanc tient bon, et malgré quelques belles séquences waterlootoises, le danger ne trouve jamais réellement son chemin jusqu’au cercle.

La seule vraie alerte vient de Hellin, sur une volée puissante qui aurait pu doubler l’écart juste avant la pause, mais Vandenbroucke s’interpose magistralement. Le Wat est toujours en vie, mais l’espace se rétrécit.

À la reprise, les deux équipes ont encore du jus. La Gantoise décide de monter d’un cran, histoire de rappeler au Wat qu’elle n’est pas là que pour défendre. Les Brabançons doivent rester vigilants des deux côtés du terrain, et la tension monte d’un cran. Les supporters font entendre leur voix, les duels se durcissent. Le match reste fermé, mais la frustration gronde, surtout lorsqu’un long semblant pour le Wat est refusé. La réaction ne tarde pas : Tommy Willems, dans l’agacement, écope d’une carte verte. À dix contre onze, le Wat se retrouve déséquilibré et la Gantoise en profite immédiatement. Une attaque rapide sur la gauche, un changement d’aile bien senti, un débordement... et un nouveau PC. Cette fois, la phase est nette. Hendrickx ne tergiverse pas : il frappe plein centre et fait mouche. Deux à zéro. Le break est fait.



Il reste un peu plus de six minutes dans le troisième quart quand le Wat se retrouve dos au mur. Marquer un but paraissait déjà difficile, il en faudra désormais deux. Pourtant, les Brabançons vont trouver les ressources pour remettre un pied dans le match. Il faut attendre l’entrée dans le quatrième quart pour voir Victor Wegnez se saisir du ballon au cœur du terrain. Il fait ce qu’il sait faire de mieux : se retourner, casser les lignes, faire avancer son équipe. Il trouve Louis Depelsenaire qui joue sur la droite du cercle. Après un cafouillage, la balle revient dans le stick de Malherbe qui force Jamie Carr à intervenir. Mais la balle est mal repoussée, et Depelsenaire, toujours bien placé, est là pour conclure. Le Wat revient à 2-1, et le match s’enflamme enfin.






Les dix dernières minutes sont haletantes. Le Wat pousse, porté par un Wegnez incandescent, qui semble partout, dans tous les circuits, tous les espaces. La Gantoise, elle, se replie, subit, contre, tente d’exploiter les espaces laissés par un Watducks obligé de se découvrir. Les occasions se multiplient, dans un sens comme dans l’autre. La Gantoise pense même inscrire un troisième but, finalement refusé. Et alors que le chrono affiche moins d’une minute à jouer, Maxime Van Oost obtient un dernier PC, celui de l’espoir. Mais la sortie gantoise est propre, bien exécutée. Le Wat n’égalisera pas. Quelques secondes plus tard, le coup de sifflet final retentit. Et la Gantoise peut lever les bras.

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