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L’arbitrage amateur, talon d’Achille du fair-play

Photo du rédacteur: FredFred

Anciennement reconnu pour ses valeurs de fair-play et de respect, le hockey n’échappe pas à des défis organisationnels, notamment en ce qui concerne l’arbitrage des matchs des équipes jeunes. Si l’obligation d’avoir deux arbitres par rencontre vise à garantir l’équité et le bon déroulement du jeu, elle expose parfois les clubs à des situations complexes. Manque de candidats, qualité inégale, interprétations divergentes des règles.  La situation actuelle soulève des questions légitimes sur la manière de préserver l’impartialité et l’esprit du sport. On a malheureusement presque tous vécu au moins un match avec ce sentiment de frustration et de colère grandissante.

Un vivier d’arbitres en crise

Évidemment, l’une des premières difficultés réside dans la disponibilité des arbitres. Les clubs, souvent en quête désespérée de volontaires, se tournent fréquemment vers des parents ou des joueurs amateurs pour remplir ce rôle crucial. Or, l’arbitrage demande une maîtrise approfondie des règles, une capacité à prendre des décisions rapidement et, surtout, une neutralité à toute épreuve.


"Trouver des arbitres pour chaque match est devenu un casse-tête. Nous finissons parfois par désigner quelqu’un à la dernière minute, avec les risques que cela implique", déplore un responsable de club.


Des règles complexes et des interprétations divergentes

On le sait, les règles ne sont pas toujours simples. Les subtilités des fautes de stick, des obstructions ou des réceptions de flick peuvent donner lieu à des interprétations variées. Pour des arbitres novices ou peu expérimentés, ces décisions deviennent rapidement une source de stress et d’erreurs. Un parent arbitre débutant partage son ressenti :


"C’est terrifiant de devoir juger une phase litigieuse quand les supporters des deux équipes crient dans vos oreilles."


Cette méconnaissance, couplée à la pression exercée par les spectateurs, entraîne parfois des décisions contradictoires, amplifiant la frustration des joueurs, des coachs et des supporters. Bref la tension monte et on s’éloigne du but recherché.


Quand l’impartialité est mise à mal

Autre point et pas des moindres, sujet des plus sensibles, c’est l’impartialité des arbitres parents. Même avec les meilleures intentions, il est difficile de garantir une neutralité totale lorsque l’un des enfants sur le terrain est le vôtre. Les décisions, conscientes ou inconscientes, risquent de favoriser une équipe ou, à l’inverse, d’être trop sévères envers celle où joue leur enfant.


"J’ai vu des matchs où l’arbitre parent sifflait systématiquement contre son propre fils pour éviter les accusations de favoritisme", témoigne un entraîneur, "et cela pénalise autant l’équipe que l’arbitre lui-même."


Cette situation peut générer des tensions inutiles, et donc compromettre le climat serein et respectueux censé régner sur le terrain.


Malheureusement ce déficit qualitatif déteint sur les jeunes joueurs, l’arbitrage amateur imparfait peut avoir des effets néfastes. Les décisions perçues comme injustes démotivent certains enfants et entraînent des comportements négatifs sur le terrain. Ce qui complique encore plus le rôle de l’arbitre. De même si les arbitres ne sont pas en mesure d’expliquer correctement leurs décisions, le transfert de connaissances vers les plus jeunes ne se fera pas.


Et si au final, on croise des enfants de 15 ans rouge de colère les larmes aux yeux à la fin d’un match, il est temps de se poser les bonnes questions. Ce ne sont que des enfants et ils n’ont pas à subir mais bien à profiter de l’expérience de leurs aînés pour évoluer. La fédération s’est lancée dans un vaste plan pour remédier à cela. Mais elle ne pourra pas changer la mentalité des gens d’un coup de baguette magique. Les parents ont aussi leur rôle à jouer. Comme dans la vie en général, le respect des autres et des règles de savoir vivre apportent un climat plutôt sain. Au fond ce serait pas mal si on commençait pas cela.

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