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C'est ici qu'on soude ! *

Dernière mise à jour : 24 sept. 2024

Certains déplacements ont une saveur particulière, des odeurs qui nous remontent de l’enfance, et qu’il faut vivre à une certaine heure pour que toute une période bénie vous revienne en un coup. Vive les longs déplacements, ce sont les meilleurs.


La ligue francophone de hockey a vu le jour en 1992 et sa contrepartie néerlandophone trois petites années plus tard. C’est en 1995, la même année que la création de la VHL (Vlaamse Hockey Liga), que le hockey belge a connu sa grande réforme en structurant les championnats dans les deux régions linguistiques. Avant cela, le hockey était donc systématiquement national. Vulgairement dit, tout le monde jouait contre tout le monde. Il n’était à cette époque pas question de jouer uniquement contre ses « voisins », mais tout à fait habituel de faire un déplacement à Courtrai, Verviers ou Knokke.

 

Quand le réveil sonne un dimanche matin à 7 heures parce qu’il faut se préparer pour le hockey, on a tendance à râler un peu. Pourtant il faut bien ça si on veut être sur le terrain du Saint-Georges à 9h30. S’habiller, préparer ses affaires de douche, prendre un petit-déjeuner puis la route pour aller au rendez-vous avec les camarades du dimanche matin. On co-voiture, ça fait un bail d’ailleurs qu’on n’a plus été « à l’arrière » dans une voiture. On se parle de tout, et surtout de rien. En une heure trente de route on a vite fait d’épuiser les contingences habituelles, pour pouvoir se focaliser sur les discussions les plus importantes : celles qui ne mènent à rien. Et c’est dans ces moments-là que ça nous revient. Les souvenirs d’enfance. On a déjà fait cette route, on reconnaît la lumière.

 

La route, ça soude!

On arrive sur place et tout nous revient en un coup. On entre dans le parc à Courtrai, on contourne le club house classé au patrimoine culturel de la ville. Il trône devant cette magnifique étendue de gazon, qui hormis la présence de terrains de padel, n’a pas vraiment changé. Le terrain sur la droite, encore légèrement sous la brume, baigne en plein soleil. Trop tôt pour aller déjà sur le terrain, on entre dans le bar, toujours aussi « old english ». Au comptoir on s’interroge et on essaie de se souvenir ce qu’on prenait ici. Drôle de question à se poser. C’est pourtant bien la particularité des clubs qui sont un peu plus loin de chez nous, on n’y trouve pas forcément la même chose que dans notre club. Alors on se souvient là aussi des sous qu’on avait reçu de nos parents pour s’acheter un petit quelque chose au bar, phrase toujours ponctuée par « et tu partages hein ! ». Et, à cet âge-là, on se jetait toujours sur le bizarre, on sortait des sentiers battus et on s’essayait à des koek, biscuits et autres brols qui ne se trouvent que là.

 

Tous ces souvenirs d’enfant qui nous reviennent alors qu’on est vétéran et que ça fait 40 ans que tous les dimanches matins il y a match, nous rappellent un message à transmettre aux parents : par pitié, ne boudez pas les déplacements longs !

 

Ce sont les plus beaux. Ils soudent une équipe, forgent des amitiés pour la vie, et pas uniquement au sein de l’équipe. Nos adversaires doivent faire ce déplacement toutes les semaines, eux, et on a tendance à l’oublier quand on vit au centre du pays. Ces souvenirs sont une partie du sport que nous pratiquons, peut-être bien la plus importante. Avec les années on oublie les goals, les victoires, les disputes, les cartes, les défaites, les arbitres un peu stricts et les coachs nerveux. Mais les déconnades pendant une heure de voiture, l’impression de vivre une épopée pour arriver face à un adversaire qui vous remercie d’avoir fait le déplacement, ça n’a pas de prix. Nos souvenirs sont solidifiés par nos émotions, et plus elles sont fortes, plus nos souvenirs seront gravés.

 

Dans un voyage, ce n’est pas la destination qui importe, mais bien le chemin… Ajoutons que pour le hockey, ceux qui nous accompagnent lui donnent une saveur encore plus particulière. Ne les privons pas de ces souvenirs.


*Spéciale dédicace à un ami

1 commentaire

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1 Comment


thomaslejeunedebarre
Oct 04, 2024

1992, 1995 ? Ce n'est pas plutôt 2012, 2015 ?

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