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Plus de vacances pour les braves !

Photo du rédacteur: gauthier gauthier

Dernière mise à jour : 24 févr.

Les temps changent, et avec eux, les exigences du hockey de haut niveau. Alors que la saison s’étire désormais sur plus de 30 semaines par an, un phénomène encore peu discuté s’invite dans les conversations en aparté des parents : la difficulté, voire l’impossibilité, de prendre de vraies vacances en famille. Un sujet tabou, car ceux qui osent l’évoquer redoutent de voir leurs enfants pénalisés pour avoir privilégié quelques jours d’évasion plutôt qu’une présence constante sur le terrain. Mais la réalité est bien là : aujourd’hui, en Division Honneur, c’est le hockey qui dicte le calendrier familial.


Le week-end qui vient de s’écouler, premier des congés de Carnaval pour les jeunes francophones, en a donné une parfaite illustration. Pour les familles ayant un enfant évoluant dans les hautes divisions, il était tout simplement impossible de partir en vacances dès le début de la pause scolaire. La raison ? Les phases finales du championnat avaient lieu ce même week-end. Même les plus prévoyants, ceux qui avaient envisagé un départ le samedi après les demi-finales, ont dû revoir leurs plans : en cas de victoire, la finale se jouait… le lendemain. Résultat ? Une parenthèse de détente amputée, voire annulée.


Le hockey d’abord, les vacances après (ou pas)

Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Car si les vacances de Carnaval offrent au moins deux week-ends sans hockey, celles de Pâques sont un véritable casse-tête. Côté flamand, elles s’étendent du 7 au 20 avril, avec des matchs programmés les 5-6 et 12-13 avril. Côté francophone, les congés de printemps (du 28 avril au 11 mai) sont également entachés par deux week-ends de compétition, les 3 et 10 mai. Ce qui signifie que toute absence entraîne inévitablement la perte de deux rencontres. Et lorsqu’on évolue en Division Honneur, rater un match est souvent synonyme de perte de place, voire de tensions au sein de l’équipe.


Alors, bien sûr, on entend parfois le discours bienveillant du "ils se débrouilleront". Mais tous les parents concernés le savent : la réalité est toute autre. Un joueur qui manque des rencontres clés risque de voir son statut fragilisé. Dans un monde où la concurrence est de plus en plus rude, les absences, même justifiées, ne pardonnent pas toujours.


Un sacrifice parmi tant d’autres

C’est un fait : le sport de haut niveau est exigeant. Il réclame des sacrifices. Longtemps, le hockey a, un peu, échappé à cette règle avec un calendrier relativement souple, mais cette époque est révolue. L’augmentation du nombre de clubs et de joueurs, le professionnalisme croissant et le niveau toujours plus élevé des compétitions ont transformé la donne. Désormais, s’investir dans le hockey implique de faire des choix. Et parfois, ces choix s’imposent d’eux-mêmes.


L’ironie, c’est que ces sacrifices ne garantissent en rien la réussite. Un enfant peut renoncer à ses vacances, s’entraîner sans relâche, donner le meilleur de lui-même… sans pour autant voir son équipe atteindre les demi-finales ni obtenir la sélection espérée. Le hockey est un sport de mérite, certes, mais aussi d’incertitude. Il n’offre pas de certitudes ni de récompense automatique à l’investissement.


Pourtant, ces contraintes sont acceptées, souvent sans discussion. Les familles s’adaptent, réservent leurs vacances en fonction du calendrier sportif plutôt que des périodes les plus abordables ou les plus adaptées à leurs besoins. Est-ce une fatalité ? Peut-être. Une injustice ? Probablement. Mais pour certains, c’est surtout le prix à payer pour rêver, un jour, de voir son enfant accrocher une médaille d’or autour du cou.


Alors, plus de vacances pour les braves ? Peut-être. Mais au final, plus d’histoires à raconter…

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