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Photo du rédacteurgauthier

What’s up 2025 ?

Malgré quelques déceptions en 2024 sur lesquelles nous ne reviendrons pas, le hockey belge est en progression et se trouve face à des challenges de taille. 2025 sera-t-elle l’année charnière ?


Le hockey est, encore aujourd’hui, en progression en Belgique. Il est dans le Top 10 des sports les plus pratiqués, à égalité avec le basketball, mais se distingue essentiellement par la rapidité de son évolution (+40 % en 5 ans) et les succès qu’il engrange sur la scène internationale année après année. Avouons-le, le hockey fait briller la Belgique, tant chez les hommes que chez les dames ! En messieurs, la Belgique est dans le Top 3 mondial (classement FIH) avec les Pays-Bas et l’Angleterre, se bataillant les places à quelques dizaines de points. En dames, la Belgique fait également partie du Top 3 mondial avec les Pays-Bas et l’Argentine. Il n’y a AUCUN sport dans lequel la Belgique resplendit à ce point dans les deux catégories, et cela mérite un chapeau bien bas à la fédération et aux efforts fournis par tous les coachs, consultants, joueurs, joueuses et… parents, qui font parfois énormément de sacrifices pour soutenir et accompagner nos athlètes.


Il n’y a pas qu’en équipe nationale que nous brillons. Le niveau de hockey en club est loin d’être en reste. La Gantoise et le Léo sont tous deux qualifiés pour le Final 8 européen qui se tiendra aux Pays-Bas en avril prochain, et qui n’est rien de moins que le tour final de la Champions League européenne. En dames aussi, la Gantoise est déjà qualifiée pour le Final 12 du même tournoi. À la fois une parité linguistique et presque une parité de genre, ce qui démontre que nos clubs aussi font briller le pays et portent haut les couleurs de notre sport !


Red Lions 2.0 & Gold Panthers

Les positions acquises et la fierté qu’elles ont entraînées nous ont rendus, fans de hockey, très exigeants. Au point d’en avoir oublié que la défaite et les contre-performances font partie intégrante de ce sport et que c’est de nos erreurs que nous apprenons le mieux. À l’instar de ce que décrivait Hemingway dans Le vieil homme et la mer, il n’y a pas de position plus complexe que la position de leader. Une fois l’objectif atteint, le chasseur devient proie, et rien n'est plus difficile que de défendre une position. Nos Red Lions remodelés et restaffés sont repartis en quête de cette première place avec, comme prochain challenge, les championnats d’Europe à Mönchengladbach du 8 au 17 août prochain.


Nos Red Panthers, elles aussi dans le Top 3 mondial, déjà détentrices d’une médaille d’argent au championnat d’Europe, pourront tenter d’aller arracher l’or. Il faudra pour cela qu’elles l’emportent contre leurs rivales bataves, ce qui est loin d’être impossible puisqu’elles les ont battues le 24 juin 2024 à Utrecht en Hockey Pro League. Est-ce pour ralentir cette irrésistible ascension de nos panthères que les Hollandais ont rapatrié Raoul Ehren ? Probable. Mais n’y a-t-il pas plus belle démonstration de reconnaissance qu’un adversaire qui, par ses actes, fait aveu de panique ? Voilà les challenges 2025 que nous suivrons de près.


Ambiance club

Pour les clubs, c’est dans les tribunes que se situe le challenge. Si les gradins se remplissent vite, de manière payante ou non, pour les matchs internationaux, pour les rencontres de DH, la chanson n’est pas la même. Bien loin des émulations d’une HIL (Hockey India League), qui voit se remplir un stade de plus de 20 000 places, pour les matchs de notre division phare, ce n’est pas la même chanson. Pourtant, le hockey belge n’a jamais atteint un tel niveau d’excellence et nos joueurs s’achètent à prix d’or dans la précitée ligue indienne.


Mais voilà, et comme nous l’avons déjà dit dans un article précédent (Thank God It’s Friday, NDLR), le hockey attire essentiellement les parents de joueurs et joueurs qui jouent également, essentiellement le dimanche matin de huit heures et demie à midi. Puisqu’il est difficile de passer une journée entière au hockey, d’autant plus que le samedi est dédié aux matchs des enfants, ils font l’impasse sur le dimanche midi pour les dames et souvent l’après-midi pour les messieurs. Les vendredi et samedi soir, les terrains sont complètement libres et offrent l’opportunité de faire passer le hockey de hobby avec des spectateurs à spectacle en soirée. Bien sûr, cela va de pair avec une organisation accrue, et tous les clubs n’ont pas l’infrastructure pour pouvoir y faire face. Mais n’est-ce pas là la croisée des chemins ? N’est-il pas temps d’accepter que le hockey s’est professionnalisé et que nous devons accompagner cette progression ?


Des stades oui, mais des supporters ?

Pourquoi les clubs devraient-ils forcément jouer sur leur propre terrain ? En football, le stade ne sert qu’aux matchs officiels, pas de terrain d’entraînement. Certains clubs pourraient s’associer pour avoir un stade officiel partagé (c’est le cas du Jan Breydel, partagé par le Club et le Cercle de Bruges). Avec le stade de Wavre, la Belgique possèdera, en plus de Wilrijk, deux très beaux stades, et peut-être un troisième à Bruxelles sur le site élargi du Heysel. Serait-ce tellement idiot de rentabiliser ces investissements en les utilisant pour les matchs du week-end ? Trois stades, deux soirs, cela fait six matchs… ça tombe juste, non ?


Mais bien sûr, il faudra les remplir, et c’est là que les clubs et les membres interviennent. La Gantoise s’est déjà dotée d’une très solide G-Force qui accompagne son équipe fanion à domicile et en déplacement avec force, vigueur, chants et tambours. Peut-être que c’est le secret de leur invincibilité ces dernières années… les voilà encore champions d’automne.


C’est un cap essentiel que le hockey doit enjamber pour mettre enfin les deux pieds sur le terrain des sports à visibilité. On ne peut pas en même temps avoir des équipes premières qui coûtent de plus en plus cher, et faire la fine bouche quand il faut payer sa place pour voir un match qui oppose pas moins de six ou sept médaillés d’or parfois. C’est là un appel aux supporters : vous voulez du hockey de haut niveau et des sponsors ? Alors il faut venir voir les matchs, être prêt à donner de la voix et à payer sa place.


De belles valeurs à retrouver

Chanter oui, ou pas, parce qu’on n’est pas au football ici. Effectivement, on n’est pas au football, mais où sont nos rituels ? Pour la mise en jeu, aujourd’hui comme marque de respect à l’adversaire, on met carrément la balle dehors. Fini les three cheers et le hockey ne connaît pas, contrairement au rugby, une haie d’honneur dans laquelle les gagnants applaudissent leurs adversaires. Ce même rugby met en avant sur les réseaux, pour ceux qui le suivent, le respect absolu pour l’arbitrage, dont c’est une des valeurs premières. Pour le hockey, tout est à retrouver ou à inventer. En dehors ou sur le terrain, les années qui viennent vont être cruciales. Cela ne suffit pas de dire « qu’on n’est pas au football », c’est même extrêmement arrogant. Encore faut-il prouver cette différence. Et cela ne peut se faire que d’une seule manière : par le comportement sur et au bord du terrain. L’initiative de la fédération est un kick-starter, mais cela ne peut être une action pour se donner bonne conscience.


Toutes les personnes actives, coachs, parents, joueurs, organisateurs, encadrants, doivent adopter un comportement cohérent et qui porte les valeurs que nous voulons défendre. Nous ne voulons pas être du football ; la seule manière, c’est de le montrer.


À vous de jouer, et bonne année 2025 !

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