La Gantoise au sommet de l’Europe
- Loïc
- 22 avr.
- 4 min de lecture
Face à Bloemendaal, sextuple champion d’Europe, la Gantoise n’a pas tremblé. Mieux : elle les a surclassés. Dans une finale intense, les hommes de Pascal Kina se sont imposés 5-2 grâce à une prestation aussi solide défensivement que clinique offensivement. Portés par leur désormais iconique maillot rose, les Gantois ont affiché un sérieux remarquable pour venir à bout des Néerlandais de Michel van den Heuvel. Comment le meilleur club belge du moment a-t-il imposé son style et étendu sa domination sur l’Europe tout entière ? Retour sur une finale historique.

Dès l’entame, les Belges imposent leur style. Une entame agressive, comme face à Rotterdam, avant de reculer intelligemment et contenir la pression. Bloemendaal prend la possession, domine, mais se heurte très vite à un bloc gantois parfaitement en place. Jamie Carr, le gardien, repousse tout. Les Roses ne paniquent pas. Ils défendent, puis remontent en contre attaque. Bloemendaal tente de faire plier le bloc belge en pilonnant littéralement les Gantois à bout portant, multipliant les frappes puissantes dans le cercle. Une stratégie presque brutale, pensée pour faire douter, faire reculer, faire mal. Mais les Gantois, stick au sol et regard fixe, tiennent bon.
À la fin du premier quart-temps, le score est toujours vierge, mais les intentions sont claires. Bloemendaal attaque, La Gantoise prend les coups… et attend son moment.

Ce moment arrive à trois minutes de la pause. Sur deux penalty corners successifs, Alexander Hendrickx s’élance. Le premier est bien stoppé. Mais il ne se fait pas prier deux fois de suite, le deuxième finit au fond. La Gantoise frappe la première. 0-1. Le plan de Kina est en marche.

Au retour des vestiaires, Bloemendaal tente d’accélérer. Les occasions se multiplient, mais Jamie Carr tient la baraque, l’australien Ephraums manque de peu le cadre. Bloemendaal veut profiter de ce Momentum pour tenter de recoller au score. Mais la gantoise ne l’entend pas de cette oreille. Sur une offensive à la 38ème minute, profitant d’un rebond dans le cercle, Guillaume Hellin crucifie le gardien néerlandais toujours au sol après une première parade. 0-2. Bloemendaal réagit, pousse et obtient un nouveau PC. Mais encore une fois, la défense gantoise tient bon.

Mais voilà que Zach Wallace parvient à réduire l’écart. Il surgit devant Hendrickx et redonne espoir aux siens. 1-2 à la 44e minute. Le match est relancé, les efforts des Néerlandais sont enfin récompensés. Tout se jouera dans le quatrième et dernier quart-temps… du moins, c’est ce que l’on croit.
Sauf que… alors qu’il ne reste que 9 secondes au chrono, Etienne Tynevez reçoit un long flic dans le cercle. Il le contrôle parfaitement, arme sa frappe. Le tableau n’affiche déjà plus que 5 secondes. Son shoot est dévié et atterrit dans le stick de Roman Duvekot. Deux secondes de plus se sont écoulées. Duvekot déborde côté gauche, déséquilibré, il parvient malgré tout à centrer vers le second poteau. Moins d’une seconde au chrono.
Tynevez, encore lui, surgit. Il est tout seul et pousse la balle au fond. Et au même moment, le buzzer retentit.
But ? Pas but ? Le stade se fige. Tous les regards se tournent vers l’écran, vers le ralenti en attendant la décision de la VAR. Chaque détail compte. Le contrôle, la passe, la touche finale… Et puis, la décision tombe : l’arbitre joint ses bras et pointe le centre du terrain. But validé. 3-1.
L’élan néerlandais s’écroule brutalement. La Gantoise vient de frapper là où ça fait mal. Bloemendaal tente de se remobiliser pendant les deux minutes de pause entre les deux quart-temps. Mais cet effort semble vain, à peine le dernier quart-temps entamé, les joueurs de Bloemendaal n’ont pas le temps de souffler qu’ils doivent déjà défendre un nouveau penalty corner. Hendrickx s’avance, serein. Et transforme, sans trembler. 4-1 à la 46e minute. Deux buts coup sur coup qui scellent un peu plus le sort des joueurs de Michel van den Heuvel.
Le vaisseau hollandais chavire. Mais Bloemendaal reste Bloemendaal. L’orgueil prend le relais. Warmerdam réduit la marque à 4-2, ravivant brièvement l’espoir. Le temps semble se dilater. Chaque seconde semble durer une éternité. Le stade se réveille encore quand l’arbitre indique le point de stroke. Nouvelle opportunité pour revenir à un but. Mais Marc Miralles succombe à la pression et manque le cadre, Carr n’a même pas à s’employer.
Quelques minutes plus tard, Ephraums pense remettre les siens dans le match. Son but fait lever les tribunes… mais est immédiatement contesté. La vidéo intervient et le but est annulé sans raison claire. Tout semble être aligné pour la Gantoise qui file vers son sacre. Et comme un symbole, c’est encore Hendrickx qui vient clôturer la rencontre. Un dernier PC transformé dans une cage vide (Bloemendaal ayant retiré son gardien), pour inscrire un triplé en finale de l’EHL. 5-2. L’histoire est écrite. La Gantoise est championne d’Europe.

Dans une prestation collective remarquable, tactiquement maîtrisée et défensivement héroïque, le club belge a surpassé l’un des plus grands noms de ce sport.
La Belgique tient son deuxième titre en Euro Hockey League après celui du Waterloo Ducks en 2019. Et La Gantoise vient d’inscrire son nom au panthéon européen.

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