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Le masque, prochain accessoire indispensable ?

Dernière mise à jour : 21 oct. 2024

Popularisé par Mbappé pendant la coupe d’Europe de football en Allemagne cet été, le masque fait petit à petit son entrée sur tous les terrains de sport, y compris le hockey. Ce nouvel accessoire est l’occasion de faire un point sur le harnachement qu’un joueur emporte aujourd’hui dans son sac, à tort ou à raison ?

Il a fait la une des journaux en arborant, à la suite d’une fracture du nez, un masque de protection faciale aux couleurs du drapeau français cet été. Mbappé ne pouvait pas faire plus plaisir aux adeptes des tortues-ninja et ainsi donner un coup de fouet à sa campagne de recrutement puisqu’il était libéré du contrat qui le liait au PSG et en recherche d’un nouveau vestiaire où poser son ego. Avant lui c’était Mohamed Amoura, attaquant de l’Union Saint-Gilloise, qui avait ainsi joué les Zorro pendant une partie de la saison.

 

En hockey aussi on voit petit à petit apparaître ce masque. Frédérique Matla, joueuse de l’équipe nationale hollandaise et attaquante de Den Bosch, a joué masquée et c’était le cas également de plusieurs joueurs lors des J.O. de Paris, un Britannique notamment. Mais se pourrait-il que ce genre de masque fasse un jour partie de l’attirail standard du joueur de hockey ?

 


Pour le savoir, nous sommes allés voir le type de blessures qui sont le plus souvent observées du côté des urgences afin de pouvoir définir les protections les plus utiles et nécessaires. Et force est de constater que les premiers traumas estampillés « hockey » sont les traumatismes crâniens et faciaux. Causés le plus souvent par des balles et de temps en temps par un coup de stick, ce sont bien la tête et le visage qui sont les plus souvent touchés. Comme décrit dans un autre article de cette semaine, le penalty corner n’y est pas pour rien. Les jeunes apprennent dès le plus jeune âge à « slaper », arrivé en U19 et l’entraînement faisant effet, ce sont des boulets de canon qui leur arrivent dessus ce qui est loin d’être sans danger.

 

Il n’y a pas que le slape qui met à mal les défenseurs, mais aussi les shots en revers. Devenue l’arme redoutable de tout bon attaquant, nos jeunes s’entraînent de longues heures à affiner leurs envois « plafond », avec parfois une maîtrise très relative. Ce mouvement à l’air si simple et fluide quand il est opéré par un Red Lions, mais à reproduire c’est une autre paire de jambières. Et on a vite fait de passer au-dessus de la balle pour terminer son mouvement droit dans les dents du défenseur dont le protège-dents n’en demandait pas tant. Et ce qui vaut pour le défenseur, vaut aussi pour l’attaquant, preuve en est la protection de Tom Boon qui l’a sauvé lors d’un tir d’Onana au dernier FiH Pro League à Anvers. Les protections spécifiques de PC et un protège-dents de bonne qualité, sont plus en aucun cas une option.

 

Le second type de blessure sont les fractures des doigts et des mains. Équipés de leurs protège-dents et casques sur PC, on a vite fait d’oublier que les mains et les doigts des joueurs en mouvement défensif sont en première ligne face à la balle.  Si le gant à la main gauche est obligatoire en salle, en extérieur il n’y a aucune obligation. Pourtant, en outdoor, pas de règle du forcing, on peut donc envoyer une balle bien puissante sur le stick adverse, que ses doigts face office d’amortisseur ou non. La règle dit que la main n’est pas une faute si elle ne bouge pas, elle est assimilée au stick, mais la main, elle, n’est jusqu’à preuve du contraire pas faite en carbone ou en kevlar.  Le gant n’est donc certainement pas un accessoire superflu, et l’arrivée du gant « main droite » est loin d’être une mauvaise idée.

 

Le protège-dents, les jambières, le gant main gauche et le gant main droite, le casque de PC, les genouillères, la coquille… aucunes de ces protections est exagéré, et trouve son utilité dans de nombreux cas de figures. Et tout cela dans un sport dans lequel le contact est interdit et sanctionné.

 

En 1985, on assistait encore à des matchs dans lequel le gardien vétéran Marcel Till jouait sans casque. Il était très rare de voir un joueur porter un gant ou un protège-dents et les sorties sur PC se faisaient à visage découvert. Mais, loin d’être du marketing, le jeu s’est considérablement accéléré et développé. Les sticks en carbone permettent une puissance de frappe impressionnante, et les joueurs musclent de plus en plus leur jeu. S’il est temps de réfléchir à la dangerosité du slape sur penalty corner, ce n’est pas du marketing que de se protéger pour continuer à pratiquer son sport.

 

Pour les adeptes de la théorie de compensation du risque dont il a été question dans le ski. Celle-ci suggère que les gens se sentant mieux protégés par l’obligation du port du casque, seront plus enclins à prendre des risques. Même si certaines études constatent une très légère augmentation des prises de risques, la grande majorité des études constatent les bénéfices positifs du port du casque et ce malgré une exception allemande connue. Le port du casque a largement contribué à diminuer les blessures graves à la tête sans entraîner d’augmentation marquée des blessures globales.

 

A l’instar donc du hurling en Irlande, il se peut qu’un jour les joueurs de hockey portent tous un masque ou même un casque et que le jeu soit plus engagé qu’il ne l’est aujourd’hui, mais ceci ne veut pas dire qu’il sera plus dangereux. Comme les avocats, les protections on y fait appel avant pour éviter les problèmes après !

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