Quel est le bon stick ?
- Fred
- 5 sept. 2024
- 4 min de lecture
La question piège. Si pour jouer au football, il faut deux pieds et des chaussures, notre sport exige quant à lui, l’indispensable stick. Ce bâton comme dirait l’inculte, ou cette crosse dans certains pays. Alors oui, il faut un stick, mais lequel ? Parce que si on a tendance à se moquer de l’inculte qui n’utilise pas le bon vocabulaire, il n’en demeure pas moins que la plupart des joueurs le sont tout autant quand il s’agit de classifier ou de choisir un stick.
Backstick a décidé d’éclaircir cette nébuleuse question matérielle.

Il n’est pas question de jeter la pierre sur tous ces malheureux, non, cela ferait beaucoup trop de pierres à jeter.
Nous avons demandé à de nombreux joueurs de nous expliquer leur manière de choisir leur stick et la réponse a été identique dans la majorité des cas : “ Je ne sais pas, au feeling peut-être “ ou “ je l’aime bien”.
Bref, pour être honnête à moins d’être expert en la matière, on va boire les paroles du vendeur et se laisser emmener vers un choix dont on ne sait pas grand chose, ou alors on arrive avec une idée très précise du stick voulu, parce que c’est celui de tel ou tel joueur ou joueuse.
Mais avec tout cela, on ne sait toujours pas s’il nous convient vraiment. Il n’est pas question de l’essayer en conditions réelles, si ce n’est sur un petit morceau de tapis entre deux caisses dans un coin du magasin.
Pour éclaircir tout cela, nous avons rencontré Mike de Sloover (Thurso).
Il est belge, sa marque est belge, les belges sont les meilleurs au monde, alors autant être un peu chauvin.
Mike a le mérite d’avoir techniquement analysé tous les éléments constitutifs de l’objet en question et surtout leurs effets.
L’intérêt de certains matériaux et leur proportion, ainsi que les profils de courbure.
“ Mettez un stick à plat sur une table et vous verrez immédiatement sa courbure.”
Commençons avec les différentes courbures.
Vous l’aurez tous remarqué, mais les sticks sont tous légèrement arrondis dans la longueur. Certains plus que d’autres.
Il y a en fait trois sortes de courbures qui les classifient.
Le Mid Bow
Le Low Bow
Le Xlow Bow
Si ce n’est pas clair, pas de panique.
Mettez un stick à plat sur une table et vous verrez immédiatement sa courbure.
La hauteur de la courbure peut varier entre 17 et 24 mm.

“... la courbure va changer de position en fonction du fait qu’il soit Mid, Low ou Xlow.”
Cette courbure a une incidence sur la manière dont vous allez gérer la balle.
En effet, que vous soyez gardien, défenseur, milieu ou attaquant, vous avez besoin de caractéristiques différentes. Certains font des slapes, d’autres des dribbles, etc
Il y a donc des courbures qui vont mieux vous convenir en fonction de votre jeu.
En fait, lorsque vous regardez votre stick qui est sur la table, le point le plus haut de la courbure va changer de position en fonction du fait qu’il soit Mid, Low ou Xlow.
Ce point le plus haut, va s’éloigner de plus en plus du grip, pour se rapprocher de la crosse à proprement parler.
Le Mid Bow à un son point de courbure à +- 30 cm du bas du stick
Le Low Bow à son point de courbure à +- 25 cm du bas du stick
Le Xlow Bow à son point de courbure à +- 20 cm du bas du stick
Cette configuration désigne une aptitude pour certaines places et techniques.
Le Mid Bow convient plus pour les gardiens, défenseurs et pour les flats
Le Low Bow convient plus pour défenseurs, milieux, flick, technique, flats
Le Xlow Bow convient plus pour milieux offensifs, attaquants, slapes
Maintenant, que ceci est plus ou moins clair, il reste à affiner la question de la composition. Dans le désordre, on va trouver du kevlar, de la fibre de verre, de la résine et du carbone.
“Il y aura toujours de la résine, de la fibre de verre et du kevlar.”
Le fameux carbone, celui dont tout le monde parle, celui qui fait tout. Bon pour être tout à fait clair, le carbone est intéressant pour une chose, la puissance. Il va aider à transmettre de la puissance. Encore faut-il en avoir à transmettre mais aussi à en avoir l’utilité. Soyons clair, c’est le joueur qui par sa technique, son mouvement et sa puissance musculaire transmet une énergie dans la balle grâce à son stick. Donc du carbone à un jeune joueur de 8-9 ans n’apporte pas grand chose d’autre que le côté frime. Ceci étant dit, il est toujours utile de rappeler qu’un stick 100% carbone n’existe pas, il serait fragile et cassant. Le pourcentage ne concerne que la partie variable du stick. Il y aura toujours de la résine, de la fibre de verre et du kevlar. A cela vient s'ajouter la qualité du carbone en lui-même qui peut être fortement variable. Ne nous laissons donc pas simplement impacter par le nom.
Plus le stick a un pourcentage de carbone élevé, plus il est rigide, et donc plus il transmet de la puissance. Par contre, plus il y a de carbone, plus il faut de la technique pour compenser sa rigidité.

Le kevlar quant à lui, est notamment connu pour son rôle dans les gilets pare-balle. Dans notre cas, souvent dans une quantité de 5%, il renforce les zones soumises aux plus grosses contraintes en absorbant l’impact et en réduisant les vibrations. C’est-à-dire la zone basse de la crosse qui est en contact quasi permanent avec le sol et la tranche du stick qui rentre en contact avec la balle pour les shots en revers.
La fibre de verre vient apporter la touche solidité et durabilité quant à la résine, elle vient compléter l’ensemble de la masse globale du stick.
En conclusion
Ce qu’il faut retenir, c’est que dans un premier temps, la courbure de votre stick semble être le premier choix à faire. Ensuite, au vu de votre technique et de votre manière de jouer, il s’agit de trouver la bonne combinaison dans le pourcentage des matériaux composant l’objet de votre désir. Sachant que vos sensations, touchés de balle, puissance, et contrôle, seront toujours déterminés par votre technique propre. Le stick ne venant que “sublimer” vos capacités.
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